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Accueil | Actualités | Commentaire les vendeurs de rue se battent pour la protection sociale au Cambodge
Nous avons rencontré Mme Sammphous Von, la secrétaire générale adjointe d'IDEA, (Démocratie indépendante des associations de l'économie informelle), l'organisation affiliée à StreetNet au Cambodge, pour discuter des défis des vendeurs de rue dans le pays, en particulier ceux liés à la protection sociale.
IDEA est un syndicat établi depuis longtemps au Cambodge (18 ans cette année), qui représente plus de 10 000 travailleurs de l'économie informelle, dont 2 000 sont des vendeurs de rue. Mme Samphous Von est la secrétaire générale adjointe, une jeune femme leader, déterminée à améliorer la vie de ceux qu'elle représente.
IDEA fait pression pour que la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) soit étendue aux travailleurs de l'économie informelle, mais cette bataille semble difficile à mener. « Comme dans beaucoup d'autres pays, la protection sociale n'est offerte qu'aux personnes ayant un emploi formel », explique Samphous. « Les travailleurs de l'économie informelle doivent souvent payer de leur poche des prestations telles que l'hospitalisation ou la garde d'enfants ».
En 2022, la Caisse nationale de sécurité sociale, en partenariat avec IDEA, a mis en œuvre un projet pilote ciblant les chauffeurs de tuk-tuk. Samhous explique qu'en fonction des résultats du programme pilote, la CNSS espère étendre son champ d'action aux vendeurs de rue et aux travailleurs domestiques. « Nous continuerons certainement à travailler avec le ministère du Travail sur ce sujet », dit-elle.
Réunion avec des vendeurs de rue organisés par IDEA
« La majorité des vendeurs de la rue au Cambodge sont des femmes, tout comme 90% des membres d'IDEA », poursuit Samphous. « Elles ne bénéficient d'aucune protection particulière, d'aucun congé de maternité et d'aucune garantie. Elles doivent travailler pendant leur grossesse. En raison de leurs revenus généralement faibles, elles ne peuvent pas payer leurs propres cotisations de sécurité sociale, ni d'accéder à des services privés ». Après l'accouchement, de nombreuses femmes doivent emmener leurs enfants au travail : il n'est pas rare de voir de jeunes enfants se déplacer sur le marché avec leurs mères.
La question de la classe ou de la stratification sociale doit aussi être prise en considération. De nombreuses femmes travaillant dans l'économie informelle viennent des zones rurales et de familles pauvres. Elles sont confrontées à la discrimination et à des difficultés d'accès lorsqu'elles s'adressent aux hôpitaux publics. « Les médecins font souvent preuve de discrimination à l'égard des personnes issues de milieux défavorisés. Dans les hôpitaux, il y a beaucoup de formulaires à remplir, et de documents à fournir. Cela peut être très intimidant pour les personnes ayant un faible niveau d'alphabétisation ».
La question des travailleurs âgés est aussi un problème. Selon Samphous, 30% des vendeurs de rue ont plus de 50 ans : cela signifie que ces travailleurs sont plus susceptibles de tomber malade et sont contraints de travailler jusqu'à leur vieillesse.
De nombreux travailleurs deviennent pauvres vendeurs de rue pour joindre les deux bouts, même s'ils ont d'autres emplois ou sources de revenus qui ne suffisent pas à leur survie. Néanmoins, la réalité de la vente de rue est souvent ignorée. En 2020, le gouvernement a tenté d'introduire une carte d'identité pour les vendeurs de rue pour faciliter l'obtention d'une licence de vente. Cependant, des problèmes fondamentaux se présentent : « Seules les personnes travaillant jusqu'à huit heures par semaine peuvent s'inscrire. Cela ne reflète pas la situation de la majorité de nos membres. En outre, les autorités ont exigé une adresse des magasins ou une adresse de domicile permanente. De nombreux vendeurs informels ne sont pas en mesure de fournir ces informations ». IDEA a tenté de faire pression pour que cette condition soit supprimée, mais sans succès jusqu'à présent.
Les vendeurs de rue, qui travaillent principalement dans des lieux publics, sont souvent confrontés à l'hostilité de la police et des autorités. Le Cambodge ne fait pas exception. « Les autorités chargées de la sécurité essaient de tromper les vendeurs pour qu'ils déplacent leurs étals », explique Samphous. « Les officiers essayent de les faire s'éloigner des routes. Il y a aussi le problème de l'extorsion : certains vendeurs finissent par payer beaucoup d'argent à diverses autorités, et parfois d'une manière non conforme à la loi. Nos membres ne savent pas à qui ils sont censés donner de l'argent ».
En outre, IDEA cite la sécurité routière comme un autre défi. « Les routes au Cambodge sont étroites et les iles embouteillages sont fréquents. Les vendeurs risquent d'être impliqués dans des accidents de la circulation ».
Plaidoyer mondial pour l'extension de la protection sociale
IDEA est l'un des nombreux affiliés de StreetNet qui plaident pour l'extension de la protection sociale aux travailleurs de l'économie informelle. D'autres ressources sur les demandes des travailleurs de l'économie informelle auprès des décideurs et sur les efforts de réduction des inégalités par le biais des coopératives, sont disponibles ici :
Réunion des vendeurs de rue dans les locaux d'IDEA
Les membres d'IDEA sont pris pour cible parce qu'ils font partie d'un syndicat indépendant. « Si certaines personnes parlent ou s'exposent lors d'événements, la police peut les prendre pour cible », explique Samphous. « Parfois, sur leur demande de se retirer des activités syndicales en échange d'un espace de vente plus sécurisé ».
« C'est pourquoi, conclut Samphous, il est aussi important de construire des réseaux internationaux. Nous sommes affiliés à StreetNet, à la FITD et nous travaillons beaucoup avec Oxfam. Construire la solidarité internationale, c'est renforcer l'autonomisation ».
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