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Accueil | Actualités | Les données, c'est du pouvoir : Renforcer le pouvoir des travailleurs grâce à la recherche participative
StreetNet International, en partenariat avec Institut mondial du travail et deux affiliés (UTEP d'Argentine et ZCIEA du Zimbabwe) ont travaillé sur un projet de recherche participative, le Baromètre des vendeurs ambulantsCette recherche s’inscrit dans le cadre de la stratégie de plaidoyer de StreetNet sur la formalisation et la mise en œuvre de la Recommandation 204. Le projet Baromètre vise à suivre et à documenter les conditions de vie des vendeurs ambulants et des commerçants des marchés en développant une compréhension détaillée de leurs moyens de subsistance, de leurs caractéristiques et des principaux problèmes auxquels ils sont confrontés.De plus, elle vise à doter les travailleurs et leurs organisations des capacités nécessaires pour mener des recherches pertinentes pouvant servir de preuves à l'appui de la défense des intérêts et de l'engagement politique.
"« Ce projet s’appuie sur l’expérience de GLI en matière de recherche et développement menée en collaboration avec des syndicats et des associations de travailleurs dans divers secteurs de l’économie informelle », explique Georgia Montague-Nelson, directrice générale de GLI. « Ces initiatives ont également permis de développer un modèle de “syndicat mentor”, facilitant le transfert de nouvelles compétences et stratégies entre les syndicats “mentor” et “mentoré”. »
Le projet Baromètre s'appuie sur ces expériences et considère les travailleurs non seulement comme des « sujets » de la recherche, mais comme des partenaires à part entière du processus, à chaque étape. « Cette approche reflète également les valeurs fondamentales du syndicalisme démocratique, garantissant que les associations de membres représentant les vendeurs de l'économie informelle et les commerçants des marchés participent activement au processus de recherche et sont impliquées dès la conception du projet jusqu'au travail de terrain et à la rédaction du rapport. » La Géorgie poursuit ses efforts. Les avantages d'une telle approche sont évidents, tant pour les chercheurs que pour les travailleurs. « Il en résulte une compréhension plus précise et approfondie de l'économie informelle, des principaux défis qui affectent les moyens de subsistance des travailleurs et des conditions qui façonnent leur emploi et leurs relations de travail. » Cela signifie également que les travailleurs et les syndicats s'approprient davantage les résultats de la recherche. Grâce à des équipes locales formées à la recherche de terrain, ce dispositif offre également un espace de renforcement des capacités locales au syndicat et à ses militants, ouvrant ainsi la voie à de nouveaux projets. Il s'est également révélé être un excellent outil d'organisation. La collecte de données devient donc non seulement un processus de création de connaissances, mais aussi un moyen actif de construire la solidarité, le pouvoir et de renforcer le plaidoyer.
L'étude a examiné en détail les conditions de vie des vendeurs ambulants et des commerçants des marchés dans les deux pays, au moyen de questionnaires, de groupes de discussion et d'entretiens approfondis. Nous avons constaté, par exemple, que les conditions de travail et l'accès aux infrastructures constituent un défi majeur pour les vendeurs dans les deux pays.
Au Zimbabwe, par exemple, la grande majorité (85.2 %) des travailleurs n'ont pas accès à des installations d'eau fonctionnelles. 91.5 % des travailleurs déclarent ne pas avoir accès à l'électricité sur leur lieu de travail. Seuls 16.7 % des répondants ont accès à des toilettes gratuites. En Argentine, 56.9 % des personnes interrogées déclarent ne pas avoir accès à des toilettes sur leur lieu de travail.Parmi ceux qui ont accès à des installations sanitaires, seuls 32.9 % indiquent que des toilettes séparées pour les hommes et les femmes sont disponibles, une source inestimable de sécurité et de confort pour les vendeuses.
Un autre constat intéressant concerne la fiscalité et les redevances versées aux autorités. Dans les deux pays, les vendeurs déclarent payer jusqu'à plusieurs centaines de dollars par mois de redevances pour leurs emplacements commerciaux. Parallèlement, ils rencontrent des difficultés pour formaliser leur activité et obtenir les permis et autorisations nécessaires auprès des autorités municipales pour leurs espaces de vente. La formalisation semble constituer un défi majeur pour les fournisseurs dans les différents contextes.
« Globalement, les travailleurs restent largement exclus des processus décisionnels qui affectent directement leurs moyens de subsistance », poursuit Georgia Montague Nelson. « Le dialogue constructif avec les autorités demeure irrégulier, voire inexistant, et les mécanismes de consultation ou de négociation sont rares. De ce fait, les travailleurs se sentent impuissants, exclus des processus décisionnels concernant les possibilités de régularisation, ce qui contribue à une méfiance généralisée entre les travailleurs et les autorités. » Pour combler cet écart, il est essentiel que les autorités prennent en compte le point de vue des travailleurs et mettent en place des mécanismes et des plateformes formalisés et transparents pour une consultation, un dialogue et une négociation réguliers avec les travailleurs et leurs organisations représentatives.

Réunion de chercheurs de terrain à Buenos Aires
La recherche participative est un puissant outil d'organisation, ainsi qu'un moyen de renforcer la solidarité entre les pays. « La conception participative et le rôle moteur des travailleurs dans les tâches de recherche, associés aux espaces de réflexion intégrés à cette conception, offrent l'opportunité d'approfondir les discussions et de partager les expériences d'organisation et de lutte entre collègues, camarades et responsables », explique David Pena Rojas, d'Utep. « Dans notre cas, nous avons pu mettre en place un espace de formation animé par des collègues qui sont des responsables nationaux de l'organisation. » Nous avons eu la chance de collaborer avec des organisations sœurs d'autres pays pour développer les outils de recherche et mener des essais sur le terrain, ce qui nous a permis de partager et d'harmoniser les expériences, en trouvant un terrain d'entente entre les organisations de vendeurs ambulants de différentes régions du monde. Cette expérience a été enrichissante et nous a permis d'avoir une perspective plus large sur les luttes et sur les façons de nous organiser pour améliorer nos conditions de vie.
Il est important pour StreetNet de continuer à collaborer avec les institutions de recherche, déclare Lorraine Ndlovu, présidente de StreetNet International. « La recherche est un aspect essentiel de notre travail de plaidoyer, car elle nous fournit des données empiriques sur de nombreux problèmes qui touchent les travailleurs de l'économie informelle, ainsi que sur les politiques relatives aux vendeurs et autres travailleurs. Ce n'est qu'en étant conscients de la situation et en menant des recherches rigoureuses que nous pouvons nous exprimer avec force. »
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