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Solidarité en temps de guerre : les vendeurs ambulants congolais s'organisent pendant le conflit

Au milieu d'un conflit sanglant, les vendeurs de la République démocratique du Congo continuent de s'organiser et de lutter pour leur dignité et leurs moyens de subsistance.

Au milieu d'un conflit sanglant, les vendeurs de la République démocratique du Congo continuent de s'organiser et de lutter pour leur dignité et leurs moyens de subsistance.

L'est de la République démocratique du Congo est un territoire déchiré par la guerre depuis des décennies. Riche en minéraux, bois, métaux et autres ressources naturelles, elle attire les États, les multinationales et les groupes de mercenaires. Les populations vivant à cette frontière ont souffert sans cesse de la cupidité de différents acteurs. Chez StreetNet International, nous cherchons toujours à mettre en lumière les histoires de solidarité entre les travailleurs : comment s'organisent-ils face à un conflit sanglant comme celui qui se déroule en République démocratique du Congo ?

Un bref historique

La RDC est le deuxième plus grand pays d'Afrique. Sa population s'élève à 105 millions d'habitants. Environ 44.95 % de la population est urbaine, ce qui signifie qu'une grande partie de la population congolaise vit en ville. Kinshasa, la capitale, et Lubumbashi sont les deux plus grandes villes du pays. StreetNet compte trois filiales en République démocratique du Congo : SNVC et LDFC dans la capitale, et ASSOVACO dans l'est du pays, près de la frontière rwandaise. Ces dernières sont les plus touchées par le conflit.

Les médias internationaux ont largement couvert les violences frontalières, dont les origines sont complexes, liées à la fois à la lutte pour le contrôle des ressources naturelles et aux affrontements politiques entre le Rwanda et la RDC. Malheureusement, la région n'est pas étrangère aux conflits dévastateurs et de grande ampleur. Dans les années 1990, elle a été le théâtre de deux guerres, dites guerres du Congo, qui ont fait des millions de morts.

S'organiser en temps de guerre

Comme toujours, l'organisation syndicale et la solidarité sont à la fois extrêmement difficiles et indispensables à la survie des travailleurs, en particulier ceux de l'économie informelle. La fragilité de leurs moyens de subsistance est exacerbée par la violence, la réaffectation des ressources aux opérations militaires et la généralisation des violences.

Mais le travail de solidarité ne s'arrête pas en temps de guerre. Nos camarades de l'est du pays, ASSOVACO, soutiennent sans relâche leurs membres par des actions concrètes.

« Nous, ASSOVACO, en ce temps de guerre, nous soutenons nos membres en distribuant des microcrédits à nos membres qui ont perdu leurs biens lors des pillages dans la ville », nous raconte la camarade Micheline Feza, d'Assovaco, organisatrice sur le terrain.

L'impact de la guerre s'étend au-delà de la région orientale. À Kinshasa, la capitale où est basée la LDFC, l'insécurité dans les rues est palpable. « Toutes les institutions sont en ébullition et l'attention se porte sur l'est du pays », explique Marie Louise Kipulu, de la LDFC. « De plus, les vendeurs ambulants sont pourchassés dans les rues et sommés de ne pas vendre, les autorités invoquant l'insécurité due à la guerre. »

Les membres d'Assovaco se rassemblent pour recevoir un microcrédit

Politiques de StreetNet sur les conflits et la solidarité des travailleurs

La guerre et les conflits continuent d'infliger des souffrances interminables à de nombreuses personnes dans différentes régions du monde, y compris en Afrique. Nous exprimons notre solidarité à nos organisations affiliées en RDC. déclare Lorraine Ndlovu, présidente de StreetNet International. Les membres des organisations affiliées sont majoritairement des femmes, qui gagnent leur vie en travaillant dans la rue et au marché. La guerre les prive de cette possibilité de travailler. Leur vie devient encore plus précaire et leur survie est menacée. Lorsque les dirigeants politiques décident de faire la guerre, ce sont les citoyens ordinaires qui en souffrent le plus. Dans le cas du Congo, la guerre est liée à la présence de matières premières précieuses, auxquelles la population n'a pas accès.

Alors que les catastrophes climatiques, les chocs économiques et les conflits continuent de ravager les travailleurs de l'économie informelle dans le monde entier, la résolution 44 de StreetNet International, adoptée lors du 7e Congrès en 2023, appelle à une solidarité indéfectible au sein de la classe ouvrière mondiale. Cette résolution exige un soutien concret, tant de la part des gouvernements que des syndicats, pour protéger les vendeurs dont les moyens de subsistance sont suspendus par des crises indépendantes de leur volonté. Qu'ils soient confrontés à la guerre, aux pandémies ou aux catastrophes climatiques, les vendeurs ambulants ont besoin de protections sociales, de fonds d'urgence et d'une place à la table des décisions politiques. Seule une action collective peut garantir que ces travailleurs ne soient pas abandonnés à leur sort dans des crises mondiales qu'ils n'ont en rien provoquées.

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