13 avril 2025 – Lors d’une opération contre les vendeurs ambulants du quartier de Brás à São Paulo, au Brésil, Des policiers ont tiré sur le vendeur ambulant sénégalais Ngange Mbaye alors qu'il tentait de protéger ses marchandises de la confiscation..

Cette situation, aussi choquante soit-elle, n'est pas sans précédent. La violence des autorités contre les vendeurs ambulants au Brésil, en particulier les travailleurs migrants à São Paulo, a été largement rapportéAu lieu de travailler à un processus de formalisation inclusif, les autorités municipales ont préféré utiliser la force brute pour interdire aux vendeurs de rue de travailler, même si la grande majorité de ces travailleurs se tournent vers la vente de rue précisément parce qu’ils n’ont pas d’autres moyens de survivre sur le marché formel.

StreetNet International, alliance mondiale de vendeurs ambulants et de marchands ambulants, est solidaire de ses collègues brésiliens et présente ses plus sincères condoléances à la famille et aux proches de Ngange Mbaye. L'épouse de Ngange est enceinte et des habitants ont indiqué qu'ils avaient organisé une fête prénatale dimanche dernier. Des témoins ont également rapporté que Ngange peinait à récupérer les marchandises d'une femme âgée qui ne pouvait se permettre de se passer de ses produits. Nous exigeons que les responsables de ce décès soient rapidement traduits en justice et que cesse la répression contre les vendeurs à São Paulo. Les autorités municipales doivent rendre des comptes pour les violences exercées contre leurs droits humains.

Nous faisons écho à la déclaration de notre affilié brésilien UNICAB – União Nacional de Trabalhadores e Trabalhadores Camelôs, Ambulantes e Feirantes do BrasiI – « Travailler n’est pas un crime, le vrai crime est la violence contre les vendeurs de rue ! »

Alors que l'économie informelle sera au cœur des préoccupations des dirigeants mondiaux lors de la 113e Conférence internationale du Travail, cette nouvelle vient rappeler douloureusement le coût réel de l'absence de stratégies de formalisation fondées sur les droits des travailleurs de l'économie informelle. Au niveau le plus élémentaire, Lorsque nous exigeons d’être reconnus en tant que travailleurs, nous ne parlons pas simplement de lois, de politiques ou d’accès à des protections – nous demandons à ne pas être abattus dans la rue simplement parce que nous devons travailler pour subvenir à nos besoins et à ceux de nos familles..

Comme le déclare notre filiale UNICAB :

"L’urbanisme ne peut pas être une excuse pour l’exclusion sociale, mais plutôt un outil de justice et d’inclusion ».

Il est possible de construire des villes où les vendeurs ambulants et les travailleurs de l'économie informelle, y compris les travailleurs migrants, prospèrent au lieu d'être assassinés, persécutés et punis. Les autorités municipales peuvent commencer par impliquer les vendeurs ambulants eux-mêmes, par le biais de leurs organisations, et élaborer ensemble des solutions bénéfiques pour tous. Les violations des droits humains à l'encontre des vendeurs ambulants doivent cesser !

Ngange présente! Aujourd'hui et toujours !