Depuis plusieurs années, nous investissons dans les aptitudes créatives des jeunes vendeurs de rue afin de les aider à raconter leur propre histoire. En XNUMX, pour la première fois, nous collaborons avec Picture People MSP pour mettre en place un atelier de narration visuelle en présentiel, fournissant à nos membres des outils efficaces pour illustrer l’impact de leur travail.

Les résultats nous incitent non seulement à continuer d’investir dans la communication animée par des travailleurs en vue d’un changement social, mais ils nous enseignent également comment le renforcement des capacités de communication peut consolider et faire progresser les efforts de plaidoyer.

Pourquoi avons-nous décidé d’investir dans les jeunes travailleurs ?

Le projet pilote de StreetNet « Jeunes reporters sur le terrain » a permis à 11 jeunes travailleurs de participer à une formation en communication visant à plaider la cause des vendeurs de rue. L'initiative a permis de combler les lacunes en matière d'information, de favoriser la solidarité mondiale et a constitué un premier exemple de notre approche de la communication pour le changement social animée par des travailleurs. Elle s'est achevée par une avec une campagne pour la Journée internationale des vendeurs ambulants le 14 novembreau cours de laquelle les participants ont recueilli et partagé des histoires écrites sur la vie quotidienne de leurs confrères.

À l’issue du programme, certains participants ont été intégrés dans leurs organisations nationales en tant que responsables de la communication, comme au Rwanda (SYTRIECI) et au Malawi (MUFIS), et ont contribué à la couverture médiatique du 7e Congrès international en 2023. Le succès de cette initiative, qui a permis de renforcer les capacités et la solidarité, a incité les responsables de StreetNet à étendre l’initiative, cette fois sans restriction d’âge.

La difficulté d’être Brésilien, d’être pauvre, m’a conduit à devenir vendeur de rue, et la difficulté d’être vendeur de rue dans un pays qui ne vous donne pas de conditions m’a conduit à devenir activiste

Par le vendeur ambulant Robinho, cité dans un article écrit par le jeune reporter João Lucas Gama de l'UNICAB (Brésil).

Création du réseau de médias StreetNet

En 2024, StreetNet a lancé un appel aux organisations affiliées afin qu’elles désignent une personne pour intégrer le réseau de médias StreetNet, un groupe de travail composé de communicateurs au sein de notre alliance mondiale. Plus de 30 organisations affiliées ont répondu à cet appel en désignant leurs propres activistes médiatiques, qui ont ensuite suivi des sessions de formation en ligne tout au long de l’année. Ces sessions ont couvert divers sujets, allant de l’organisation d’événements en ligne à la création de plans de communication stratégiques.

Les activistes médiatiques ont fait état d’expériences extrêmement positives et ont régulièrement contribué aux communications de StreetNet, en aidant à faire connaître les points de vue des vendeurs de rue dans des pays tels que le Bangladesh et les États-Unis.

En tant que membre du réseau des médias StreetNet, j’aspire à acquérir des connaissances auprès des autres membres, à améliorer mes compétences en matière de médias et à échanger des connaissances et des expériences pour plaider en faveur de l’amélioration des conditions de travail des travailleurs de l’économie informelle

Fungai Munetsi, responsable de l'information de la ZCIEA et activiste des médias de StreetNet

Afin d'encourager leur travail et de tester la communication animée par les travailleurs pour favoriser le changement social, StreetNet a décidé d'investir dans une formation en face-à-face axée sur les compétences en matière de réalisation de vidéos.

Le pouvoir de la narration visuelle

En février 2025, nous avons organisé un atelier dirigé par Picture People MSP sur la façon de créer des histoires visuelles pour générer un impact. Douze membres du réseau médiatique StreetNet se sont réunis à Harare pour s’informer sur la communication efficace, la déontologie et la narration. « Depuis leur naissance, les êtres humains sont câblés pour entendre et raconter des histoires. C’est ainsi que nous donnons un sens à ce qui nous arrive et à ce qui nous entoure. Écouter les histoires des autres donne un sens à notre vie », déclara Claudia Modonesi, directrice exécutive de Picture People MSP. « Nous ne racontons pas seulement des histoires pour expliquer, persuader, divertir ou créer des liens - nous le faisons pour éprouver de l’empathie, à la fois avec nous-mêmes et avec le monde. Trouver l’empathie est un défi, mais c’est aussi la raison la plus profondément humaine pour laquelle nous racontons des histoires. Chez Picture People MSP, nous nous engageons plus que jamais à donner aux communautés vulnérables et défavorisées les moyens d’utiliser les smartphones pour raconter leurs propres histoires avec leurs propres mots. Nous les aidons à créer des histoires visuelles convaincantes avec des appels à l’action clairs qui peuvent susciter l’empathie des autres et inspirer des changements positifs ».

Les activistes des médias ont eu l’occasion de mettre leurs compétences en pratique en interrogeant des travailleurs du marché de Jambanja à Chitungwiza, en collaboration avec ZCIEA, notre organisation affiliée au Zimbabwe. Ces travailleurs sont victimes de violence et de harcèlement et ne bénéficient pas de conditions de travail décentes, malgré de nombreuses tentatives de dialogue avec les autorités locales. Pour beaucoup, l’économie informelle se révèle plus lucrative que le travail formel dans le pays. De simples tâches comme aller aux toilettes, accéder à l’eau ou s’occuper des enfants deviennent des défis coûteux.

La formation au Zimbabwe a été une véritable expérience de renforcement des capacités, tant sur le plan professionnel qu’en termes de réseautage. Elle m’a donné une large perspective sur la réalisation de films et m’a permis non seulement d’entrer en contact avec davantage de collègues, mais, plus important encore, d’apprendre à travailler en équipe

Estelle Dahiri Flore de FETTEI-CI (Côte d’Ivoire)

Christine, Garikai, Inasi et Charlette, membres de la ZCIEA, ont fait part de leurs expériences et de leurs difficultés en tant que travailleurs de l’économie informelle, notamment en matière de manque d’eau et des installations sanitaires, d’instabilité des moyens de subsistance et de besoin d’aide à la garde d'enfants. En une semaine seulement, les activistes médiatiques, répartis en groupes, ont filmé et monté de courtes vidéos présentant ces histoires, avec des appels à l’action percutants.L’une des participantes, Guadalupe Sosa, des États-Unis, a déclaré : « Il est impressionnant de voir comment, en deux minutes seulement, nous pouvons raconter les problèmes sociaux auxquels des gens sont confrontés tout au long de leur vie ». Les vidéos produites à l’issue de la formation sont un excellent exemple de ce que la communication animée par les travailleurs peut permettre en matière de changements sociaux.

Le travail pratique en groupe a renforcé des liens entre les participants et leur a permis d’acquérir une expérience professionnelle en matière de réalisation de vidéos. « Nos programmes de formation participative et pratique sont conçus pour développer les compétences techniques audiovisuelles et narratives, libérer la créativité et insuffler la confiance nécessaire pour devenir des agents du changement », expliqua Claudia Modonesi. « Notre travail consiste à partager des compétences et des connaissances, en guidant les participants à travers un voyage d’apprentissage, de pratique et de découverte de soi. C’est un processus qui peut être à la fois motivant et qui repousse les frontières, mais qui s’avère au final enrichissant, tant pour ceux qui en facilitent la réalisation que pour ceux qui en bénéficient ». »

La voie à suivre

Le succès du projet « Jeunes reporters de terrain » et du projet « Réseau de médias StreetNet » nous a incités à repenser notre stratégie de communication et à investir davantage dans les communicateurs sur le terrain. À partir d’avril 2025, nous travaillerons avec cinq communicateurs régionaux, encourageant les jeunes travailleurs à développer leurs compétences à un niveau professionnel.

« Il est désormais évident que la communication d’une alliance mondiale de travailleurs comme StreetNet nécessite une approche décentralisée, qui permette à nos membres de raconter leur propre histoire de manière stratégique et professionnelle », a déclaré Margarida Teixeira, responsable de la communication chez StreetNet.

Nous continuerons à renforcer le réseau des médias StreetNet, en passant d’une approche axée sur la formation à une approche centrée sur les échanges avec les professionnels de la communication, les cinéastes, les artistes et les universitaires. En élargissant notre réflexion collective sur la narration et le changement social, nous élaborons une approche unique de la communication animée par les travailleurs pour favoriser le changement social - une approche qui amplifie notre voix collective en renforçant les capacités des communicateurs sur le terrain.

Vous êtes curieux de savoir ce qui se passera ensuite ? Voulez-vous soutenir nos communicateurs débutants ? Restez à l’écoute du réseau de médias StreetNet !