Cet article est écrit par Dorcas Rachetee Ishimwe, jeune reporter du Rwanda.

Du 29 juillet 2024 au 1er août 2024, les affiliés de Streetnet International d'Afrique de l'Ouest et du Centre se sont réunis pour une réunion régionale à Lomé-Togo, organisée par FAINATRASITE(Faîtière Nationale des Travailleurs du Secteur Informel du Togo)La réunion a vu la participation d'une quarantaine de membres de ses organisations affiliées venues du Bénin, du Burkina Faso, du Burundi, de Côte d'Ivoire, de la République démocratique du Congo, du Ghana, de Guinée, du Libéria, du Niger, du Nigéria, du Rwanda, du Sénégal, de Sierra Leone et du Togo.

L’objectif de la réunion était d’élaborer une stratégie régionale qui reflète les préoccupations des affiliés et renforce la solidarité et les actions collectives, et également de définir des recommandations pour la planification stratégique mondiale du SNI 2025-2028.

Komi Kessouagni, point focal pour la région Afrique de l'Ouest et du Centre, a ouvert la réunion par un mot de bienvenue et a également présenté les représentants du gouvernement togolais, en particulier M. Eelôm Gbatch, Directeur général de la protection sociale au ministère de la Fonction publique, du Travail et de la Réforme administrative. Il a partagé ses réflexions sur la manière de collaborer avec les organisations de travailleurs du secteur informel et sur les mesures prises par le gouvernement togolais pour promouvoir la protection sociale des travailleurs de l'économie informelle.

Après le mot d’ouverture du Président de l’organisation hôte, la Faitière Nationale des Travailleurs du Secteur Informel du Togo (FAINATRASIT), le camarade Kozon Badawi, a remercié tout le monde, en particulier le SNI, pour avoir créé une telle initiative, véritable source de cohésion entre les affiliés. Le Chef de Commune AKLASSOU 4, chef de Foncier de la zone où s’est déroulée l’activité, a été invité à donner sa bénédiction pour la réussite de l’évènement. Le représentant du Maire de la ville de Lomé a tenu à transmettre le même message. Les participants ont également reçu le mot de bienvenue de la Coordonnatrice de Streetnet International, Oksana Abboud, connectée virtuellement. Elle a qualifié la rencontre de Lomé d’importante pour les travailleurs de l’économie informelle et a insisté sur la nécessité de partager les expériences et les meilleures pratiques. Les dirigeants de StreetNet ont également eu l’occasion de visiter le Marché d’Asigame et Hezdranawoe à Lomé, rencontrant les vendeurs et les membres de FAINATRASIT.

L’importance fondamentale de la protection sociale

Tout au long de la réunion, les participants ont participé à diverses discussions visant à analyser les défis auxquels sont confrontés les vendeurs de rue ainsi que les programmes efficaces qui devraient être adaptés pour relever ces défis.

La question du manque de protection sociale envers les travailleurs de l’économie informelle a suscité le plus d’inquiétudes parmi les participants. Ils ont discuté et partagé les expériences de leurs pays respectifs concernant les services de protection sociale existants et non existants pour leurs membres. Le camarade Olugbenga Komolafe, membre du Conseil international de Streetnet et secrétaire général de la FIWON (Nigeria), a présenté le projet de plate-forme régionale africaine de revendications de la SNI sur la protection sociale, qui a fait avancer les discussions sur la manière dont les pratiques de protection sociale peuvent être étendues aux travailleurs de l’économie informelle, en particulier les vendeurs de rue.

« Grâce à l’échange d’expériences sur les régimes de protection sociale dans nos pays respectifs, nous avons acquis des connaissances précieuses qui renforceront l’engagement de chaque membre dans les dialogues sur la protection sociale avec les décideurs politiques. Par exemple, au Rwanda, il est recommandé de présenter un problème accompagné d’une proposition de solution. Comprendre comment nos camarades relèvent les défis de la protection sociale dans l’économie informelle éclairera l’élaboration de nos propres stratégies, ce qui pourrait conduire à des solutions plus efficaces. » A déclaré Jeannette Nyiramasengesho la trésorière du SNI et secrétaire générale du SYTRIECI Rwanda.

S'aligner sur un plan stratégique

Au cours de délibérations de groupe, les participants ont rédigé le plan d’action régional 2025-2027, identifiant les principales priorités stratégiques et les méthodes pour les atteindre. Parmi ces priorités figuraient la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle et l’extension de la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle. A l’issue de ces discussions, les participants ont présenté les conclusions recueillies au cours de leurs sessions.

Le camarade Willie Choupa, secrétaire général du CSA-BENIN, a présidé la revue de la stratégie régionale existante, en mettant l’accent sur les changements et améliorations nécessaires. Les participants ont également examiné et validé la stratégie régionale et les recommandations du Plan stratégique mondial SNI 2025-2028, tout en proposant leurs propres suggestions lors des discussions de groupe.

Des idées innovantes des dirigeants régionaux

La réunion régionale est un espace de partage de pratiques et d’idées innovantes pour l’avenir du secteur. « L’un des principaux défis auxquels nous sommes confrontés en tant que travailleurs de l’économie informelle est la perte d’espaces de travail pour les vendeurs de rue et de marché. En tant que jeune membre du secteur informel, je propose que les jeunes tirent parti de leur accès à Internet et aux appareils numériques pour créer une « rue numérique ». Une telle plateforme faciliterait non seulement le commerce, mais offrirait également un espace aux jeunes du secteur informel pour partager leurs expériences et leurs défis. » a suggéré Mobolaji Otuyelu, secrétaire national de la jeunesse de FIWON Nigeria.

Alice Nkunzimana, membre du conseil de Streetnet International, a souligné l'importance de la collaboration régionale : « Il est très important que nous nous réunissions en tant que région, car cela nous donne l'occasion d'apprendre des expériences des autres et d'apporter de manière collaborative des idées et des perspectives à notre région et aux plans stratégiques de SNI, façonnant notre avenir en tant qu'organisations représentant les travailleurs de l'économie informelle. »