Par Maira Vannuchi et Oksana Abboud, organisatrices de StreetNet

Du 17 au 21 septembre, un cours de formation de cinq jours sur les compétences en négociation a eu lieu dans la ville de San Pedro Sula (Honduras) pour l'affilié de StreetNet FOTSSIEH (Federación de Organizacionesdel Sector Social y Informal de la Economia de Honduras).

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La formation a été organisée en partenariat avec le Centre de solidarité AFL-CIO dans le cadre du projet de partenariat StreetNet - Centre de solidarité.

30 dirigeants et militants locaux de FOTSSIEH ont participé à la formation qui visait à renforcer la capacité de négociation des travailleurs de l'économie informelle avec les autorités ; agir pour garantir des mécanismes institutionnels efficaces et représenter les intérêts et défendre les projets et les droits.

Le programme de formation StreetNet est conçu de manière à cibler chaque travailleur de l’économie informelle, y compris les travailleurs pauvres analphabètes qui ne savent ni écrire ni lire.

Pat Horn, coordinateur international de StreetNet et Maira Vannuchi, organisatrice de StreetNet pour les Amériques, ont animé la formation qui a eu lieu au Centre de congrès du Bureau du Centre de solidarité à San Pedro Sula.

Stephen Wishart, directeur du Centre de solidarité pour l'Amérique centrale, a souhaité la bienvenue aux participants de l'événement en soulignant le niveau élevé de l'économie informelle dans la région et la nécessité de renforcer les capacités de négociation des représentants des travailleurs.

Tout au long de la formation, les participants ont travaillé en petits groupes pour essayer d'identifier les négociations dans lesquelles ils sont déjà impliqués ; identifier un interlocuteur approprié pour les négociations ; développer des stratégies et des tactiques de négociation ; surmonter les obstacles de la négociation collective dans l'économie informelle et développer des stratégies et des plans d'action futurs en vue des négociations pour leurs organisations.

Une des activités les plus positives et les plus joyeuses a été consacrée au jeu de rôle comme préparation aux visites sur le terrain. Deux groupes se sont plongés dans la mise en scène et ont conçu des situations imaginaires avec des stratégies intéressantes.

Dans le premier groupe, ils ont choisi de représenter un cas d'approche policière restrictive, mais sans violence. Et ils ont imaginé une période électorale où le maire était préoccupé par la campagne politique, sachant que c'était le bon moment pour avoir un bon résultat. Dans cette expérience, il y a eu un bon dialogue avec le maire et la chambre de commerce a été impliquée dans la négociation, ce qui était un scénario possible. Dans la négociation, le groupe a demandé que les vendeurs ambulants soient ordonnés dans les espaces publics, mais ils n'ont pas réclamé de marché, profitant du fait qu'ils étaient réunis avec l'autorité maximale, le maire. Ils ont été très discrets dans les négociations.

Dans le groupe 2, la mairie arrive sans autorisation légale, sans autorisation formelle, et la police dégage violemment l'espace et expulse les vendeurs ambulants. Les commerçants ont payé et soudoyé la mairie pour expulser. Il est intéressant de noter que le syndicat a été disposé à aider un travailleur même s'il n'était pas membre, ce qui est un point important. Nous avons remarqué que la contrepartie s'est divisée. Et ils ont pensé à repartir avec un document signé de ce qui avait été convenu. C'était une stratégie très réussie, car lorsque le syndicat ne représente que ceux qui sont ses membres, une grande division commence dans l'organisation. Ouvrir le dialogue avec les autorités nécessite une inclusion maximale et un travail en commun.

Les visites sur le terrain ont été organisées à l'avance par FOTSSIEH pour visiter trois endroits de San Pedro Sula : l'hôtel de ville, le marché Medina et le marché Dandi. L'évaluation de l'expérience des visites sur le terrain, ainsi qu'une discussion sur les leçons apprises et les observations ont également été très intéressantes et instructives le lendemain de l'événement. Les participants ont partagé de nombreuses informations, notamment tous les défis et opportunités auxquels ils ont été confrontés, car ils ont maintenant commencé à réaliser des scénarios possibles de négociations réussies et ratées.

Au cours de l'activité suivante, les participants se sont réunis en groupes pour accomplir la tâche et réfléchir aux stratégies et tactiques permettant de surmonter les obstacles identifiés. Ils ont souligné les moyens suivants pour les surmonter : dialogue, proposition, élaboration d'un plan d'action, amélioration de la communication, plus grande capacité de partage des connaissances, autonomisation, renforcement des organisations, nécessité de surmonter l'autoritarisme, nécessité d'étudier l'interlocuteur avant le dialogue, écoute pour connaître l'interlocuteur et analyse ses idées et ses perspectives.

Les groupes se sont réunis pour réfléchir au processus de création d'un espace permanent de dialogue et ont élaboré la procédure nécessaire à sa création, en soulignant la nécessité d'être un espace inclusif, décisionnel, large et clair sur son objectif et qui, face à des obstacles tels que la politisation et la pratique de non-respect des accords établis, ainsi que le traitement des différentes positions des deux parties.

Le dernier jour de la formation, le conseiller municipal, José Antonio Rivera (Tonito) est arrivé à la formation et a présenté un plan pilote de développement municipal ainsi que la construction du marché public qui doit être construit prochainement. Il a également promis de parler au maire pour recevoir les représentants de la FOTSSIEH.

À la fin de la formation, les participants ont élaboré des stratégies et des plans futurs sur la manière dont ils vont préparer et entamer le processus de négociation avec les interlocuteurs identifiés. Les résultats des plans et les progrès réalisés seront mesurés et analysés lors de l'atelier de suivi en 2019.

C'était une bonne occasion d'organiser la formation à ce moment précis, car le leader de FOTSSIEH, Eugenio Rodrigez, récemment décédé, détenait une grande partie des compétences stratégiques et de leadership de l'organisation. Cependant, maintenant, tout le monde devra apprendre à diriger l'organisation sans un si grand leader.