5 Mars 2012
En solidarité avec le COSATU (Congrès des syndicats sud-africains), StreetNet International appelle les organisations de vendeurs de rue et de commerçants informels d'Afrique du Sud à s'unir au reste de la classe ouvrière sud-africaine pour célébrer une Journée nationale d'action contre le recours aux courtiers en main-d'œuvre le mercredi 7 mars 2012.
Dans la plupart des pays du monde, les pertes d’emploi augmentent de manière alarmante en raison des politiques économiques et de marché défavorables imposées depuis des décennies par le système néolibéral mondial, qui oblige entre 30 et 70 % de la population active à chercher du travail dans ce que l’on appelle l’économie informelle, par exemple comme vendeurs ambulants ou travailleurs indépendants. Les conditions de travail et de vie de la plupart de ces travailleurs sont précaires, dans des conditions d’extrême pauvreté et sans aucune assistance technique, financière et sociale de l’État, et la majorité de ces travailleurs sont des femmes qui sont les soutiens de famille.
Malgré ces conditions défavorables, ces travailleurs maintiennent leur activité professionnelle, évitant le chômage partiel ou total grâce à des micro et petites entreprises, produisant et offrant une variété de biens et de services, ainsi que des produits artisanaux et de consommation de base. Ce secteur de l'économie informelle, vendeurs ambulants ou travailleurs indépendants, malgré les adversités dans lesquelles ils travaillent, joue un rôle important dans l'économie de leurs pays grâce à l'impact positif qu'ils ont sur la lutte contre le chômage, contribuant au PIB et à la stabilité sociale, au point de former un nouveau secteur économique régi par des principes et des valeurs de responsabilité sociale, d'entrepreneuriat et de solidarité, indispensable au développement de la démocratie et de la citoyenneté économique - connu sous le nom d'économie sociale solidaire.
StreetNet International estime que les courtiers en main-d’œuvre ne font qu’aggraver la vulnérabilité des travailleurs de l’économie informelle, qui se retrouvent à travailler dans des conditions d’exploitation extrême pour des courtiers en main-d’œuvre qui se nourrissent du désespoir des travailleurs pauvres.
Il est plus approprié d’investir des ressources et de l’énergie dans la transformation de l’économie informelle en une économie sociale solidaire renforcée dont les valeurs sont cohérentes avec les objectifs d’inclusion sociale, de travail décent, de formation et de réinsertion des personnes défavorisées, et qui apporte une innovation sociale substantielle, en soutenant les personnes qui rencontrent des difficultés pour trouver des solutions individuelles aux problèmes sociaux et à la qualité de vie familiale, et en leur donnant la capacité de prendre soin de leurs enfants mineurs et de leurs proches âgés dans un environnement non discriminatoire d’égalité pour tous.
Au lieu d’essayer de réglementer les courtiers en main-d’œuvre, nous appelons le gouvernement à travailler avec tous les travailleurs des secteurs formel et informel de l’économie pour construire une économie sociale et solidaire durable dans laquelle les personnes sont plus importantes que les profits.
Pat Horn
Coordonnateur international
Tél 031 307 4038 (w)
031 201 3528 (h)
076 706 5282 (tél.)
e-mail : coordinateur@streetnet-app.com (w)
phaps@netactive.co.za (h)