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Fair-play pour les vendeurs de rue
Ela bhatt
11 juin 2010 | www.theElders.org
Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale vit en milieu urbain. Dans les pays en développement, la majorité de la population urbaine est pauvre et gagne sa vie en travaillant dans l’économie informelle. Pour les travailleurs urbains pauvres, les possibilités limitées d’éducation et de formation professionnelle font de la vente ambulante l’une des rares options disponibles pour gagner un revenu de base et pour nourrir et loger une famille.
En Afrique, on estime que 60 % de tous les emplois urbains relèvent du secteur informel, et que plus de 90 % des nouveaux emplois urbains relèvent également du secteur informel. Les vendeurs ambulants représentent la deuxième plus grande part de ces emplois (après les travailleurs à domicile) et les femmes représentent la majorité des vendeurs ambulants dans de nombreux pays d’Afrique. La plupart de ces femmes travaillent de manière informelle et n’ont pas accès à une protection sociale pour elles-mêmes ou leurs enfants.
Les vendeurs ambulants fournissent un service précieux à des millions de personnes pauvres qui n’ont pas les moyens d’acheter dans les magasins de détail. Malheureusement, dans le climat politique et économique actuel, les vendeurs ambulants ne correspondent pas au concept de « ville de classe mondiale » de la plupart des villes en voie de modernisation.
De nombreuses villes en cours de modernisation, soucieuses de concourir pour le statut de « ville de classe mondiale », ont tendance à ne pas intégrer les travailleurs informels – comme les vendeurs de rue – dans leurs stratégies d’urbanisme et de développement économique. Cet effet est encore plus évident lorsqu’une ville accueille un événement sportif de grande envergure – comme la Coupe du monde de football qui se déroule actuellement en Afrique du Sud ou les prochains Jeux du Commonwealth qui se dérouleront à Delhi, en Inde.
Souvent, dans leur tentative de « nettoyer » leurs villes pour un événement international, ce sont les travailleurs pauvres qui souffrent le plus. Souvent, les implantations et les marchés informels sont détruits pour faire place à de nouvelles infrastructures et les personnes qui vivent et travaillent dans ces zones sont déplacées. Malheureusement pour les vendeurs de rue, c'est la réalité à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui en Afrique du Sud à l'occasion de la Coupe du monde de la FIFA.
En outre, l’instauration de zones d’exclusion autour des stades et des parcs de supporters accueillant les événements de la FIFA a déçu les vendeurs de rue locaux, qui espéraient que travailler pendant la Coupe du monde contribuerait à améliorer la situation financière de leurs familles. Au lieu de cela, non seulement ils se sont vu refuser le droit de vendre à proximité des événements de la FIFA, mais même si leur stand est situé dans la zone d’exclusion ou s’ils vendent traditionnellement dans cette zone depuis des années, ils ne peuvent pas le faire pendant les événements officiels. En conséquence, de nombreux vendeurs souffriront en fait davantage de difficultés économiques à cause de la Coupe du monde plutôt que d’en tirer profit.
Ma collègue Mary Robinson et moi-même avons fait part de nos inquiétudes face à cette situation aux responsables de la FIFA et avons proposé de rencontrer le président de la FIFA pour discuter d’une stratégie cohérente et à plus long terme. Nous espérons que cette offre sera acceptée.
Pour en savoir plus sur les vendeurs de rue et la campagne « Villes de classe mondiale pour tous », veuillez visiter les sites Web de StreetNet International et de Women in Informal Employment: Globalizing and Organizing (WIEGO).
