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Maputo : Déclaration de l'atelier de campagne de la WCCA

7 mai 2010

Les participants à l'atelier de la campagne « Villes de classe mondiale pour tous », réunissant les membres du Conseil international de StreetNet représentant 385 622 membres de 37 affiliés dans 33 pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine, des représentants des syndicats mondiaux (IBB, UITA, UNI, PSI, FIOM) et SATUCC, des représentants des vendeurs de rue d'Afrique du Sud et du Mozambique, réunis les 6 et 7 mai à Maputo, au Mozambique, adoptent par la présente la déclaration suivante :

"Rien pour nous sans nous !"

Le commerce de rue n’est pas un délit. Pour ceux qui sont nés dans une économie de survie et qui ont peu de possibilités d’éducation et de formation, le commerce de rue offre la possibilité de gagner un revenu de base et de nourrir et loger une famille. La grande majorité des vendeurs de rue sont des femmes, qui luttent en marge de la vie urbaine et dont le principal objectif dans la vie est d’élever leurs enfants avec autant de dignité et de soins qu’elles peuvent leur en fournir.

L’augmentation du nombre de vendeurs de rue est une conséquence de la privatisation et une réponse à la crise financière mondiale. Les vendeurs de rue des pays en développement et en transition sont en train de créer des organisations démocratiques, avec des comités de jeunes travailleurs et de femmes, qui peuvent représenter leurs intérêts auprès des gouvernements municipaux et nationaux et des organisations internationales, comme l’OIT. StreetNet International, fondée en 2002, cherche à renforcer les organisations nationales et à représenter les vendeurs de rue au niveau international. (Voir la résolution et la conclusion de la Conférence de l’OIT de 2002 sur le travail décent et l’économie informelle).

Les vendeurs de rue ont un ensemble de revendications fondamentales qui nous unissent dans le monde entier. Les gouvernements, qu'ils soient nationaux ou municipaux, devraient reconnaître la valeur économique et sociale de la vente de rue et adapter le cadre réglementaire, les plans d'urbanisme, les programmes de développement des petites entreprises, les services de police, d'eau, d'assainissement et d'élimination des déchets pour tenir compte des besoins des vendeurs de rue. Les vendeurs de rue, par le biais de systèmes formels ou informels, sont soumis à des droits de licence et à des taxes. Si un système de réglementation équitable, responsable et transparent est en place, les vendeurs de rue peuvent apporter leur contribution, mais, en retour, ils devraient avoir droit aux avantages que l'État leur fournit.

Les vendeurs de rue sont des travailleurs et, comme tout travailleur, ils ont droit à un emploi décent, notamment à la sécurité en termes d’espaces de travail, à une protection sociale, notamment une assurance maladie et accident, des droits à la maternité, des allocations d’invalidité, des services de garde d’enfants et des pensions de retraite. Ce ne sont pas des rêves ! Ils peuvent devenir réalité si les gouvernements et les municipalités font preuve de créativité et d’ingéniosité et développent des mécanismes de dialogue social et de négociation avec les organisations de vendeurs de rue.

C'est pourquoi l'une des revendications fondamentales de StreetNet est la création d'espaces de négociation au niveau municipal, objectif de la campagne qui se déroulera jusqu'au 25 mai, Journée de l'Afrique.

Les Jeux de la FIFA en Afrique du Sud ont été présentés comme une opportunité pour toute l’Afrique, et plus particulièrement pour créer des emplois, des logements sociaux et améliorer les transports publics en Afrique du Sud. Cet atelier a permis d’entendre des témoignages sur la façon dont le Comité d’organisation local de la FIFA a créé des zones d’exclusion autour des stades, des parcs de supporters et des zones de retransmission publique, où seules les organisations sponsors officielles peuvent faire du commerce. Où cela nous mène-t-il ? Quelles sont les possibilités pour les communautés sud-africaines, réfugiées et migrantes de bénéficier des Jeux de la FIFA ?

Certaines municipalités d'Afrique du Sud sont en train de revoir cette décision et cherchent à installer des emplacements pour les vendeurs de rue, mais cela n'est dû qu'à la pression concertée des organisations de vendeurs de rue et c'est trop peu, trop tard. Ce sont les grandes chaînes de restauration, les organisations de sponsoring officielles, qui ont le droit de faire du commerce à proximité des stades, et leur commerce ne profitera pas aux Africains pauvres mais au capital mondial.

Cet atelier exige :

(1) Les villes hôtes sud-africaines pendant les matchs de la FIFA travaillent avec les organisations de fournisseurs locaux, représentant certaines des communautés les plus pauvres et les plus marginalisées des zones urbaines pauvres, pour leur offrir les opportunités commerciales, la prestation de services et tout autre soutien qu'elles méritent.

(2) Les gouvernements aux niveaux national et municipal conviennent de créer des forums de négociation pour les vendeurs de rue afin de développer des politiques et des programmes qui soutiennent les vendeurs de rue et leur offrent une protection sociale.

(3) Les futurs accords de la FIFA, et en particulier les accords pour les Jeux de la FIFA au Brésil en 2014, prévoient des dispositions spécifiques pour permettre aux vendeurs de rue locaux, par l’intermédiaire de leurs organisations représentatives, de bénéficier des opportunités commerciales offertes par les Jeux de la FIFA et de mettre en place des forums de négociation dans toutes les villes hôtes.

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